samedi 19 décembre 2009

Et si cette conclusion n’en était pas vraiment une…

Ça fait maintenant un an et demi que je suis revenu à la maison et je n’ai toujours pas composer ma conclusion. Qui aurait cru que j’allais prendre tant de temps avant de réussir à terminer cet ouvrage. Moi qui avait rédigé plus de 80 textes en onze mois, me voilà incapable d’en écrire un seul, le dernier, celui qui saura clore de belle façon ce périple. La pression est forte. Cet ultime billet, je le souhaite digne des autres. L’épilogue se doit d’être à la hauteur. Je suis très fier de certaines de mes chroniques, je ne peux donc pas me résoudre à terminer sur une note décevante. Mais comment retrouver cette délicieuse inspiration qui m’accompagnait de semaines en semaines, de contrées en contrées, de pensées en pensées. Comment me replonger dans cet état providentiel qui nourrissait mon imagination et ma sensibilité. J’étais un voyageur, un voyageur libre. Dans l’autobus qui m’amenait de Luang Prabang à Vang Vieng, j’avais le temps de réfléchir. Les paysages fabuleux qui défilaient à la fenêtre; les collines, les villages, les ravins, tout ça m’animais. Faisant fi du passé et de l’avenir, j’étais totalement absorbé par le moment présent; pas de téléphone, pas de courriel, pas de radio, pas de télé… N’ayant pas à réfléchir au souper que je devais concocter, au chèque que je devais poster, au linge que je devais transférer dans la sécheuse … N’ayant d’autres préoccupations que mes propres états d’âme, je méditais avec grand bonheur sur la vie, la mienne en particulier, la nôtre en général. On a bien peu souvent ce luxe ici, les distractions sont trop nombreuses, les tracas innombrables. Donc je vous confie mon secret, il n’existe pas meilleure source d’inspiration qu’une totale liberté d’esprit. À défaut de retrouver cet état, il me faut tout de même pondre ce fichu texte, alors débutons…

En fait, ce mot de conclusion, je l’ai imaginé depuis longtemps. Quoi de mieux que d’attendre un peu avant de jeter un regard sur ce fameux voyage. Ce périple a-t-il fait de moi un meilleur homme ? Suis-je changé ? Vois-je la vie de la même façon ? Mange-je mieux qu’avant ? Regarde-je moins de merde à la télé ? Conjugue-je mieux les verbes d’une phrase interrogative ? Mon texte final se devait de jeter un peu lumière sur ces mystères car après tout il m’apparaît évident que l’on ne revient pas totalement indemne d’un tel périple. Pourtant, désolé si vous attendiez des solutions, je ne vous en fournirai pas. Ce n’est pas faute d’avoir cherché, je n’ai juste pas encore découvert les réponses ou la façon de les formuler clairement. L’inspiration n’est toujours par revenue après un an et demi alors ça m’étonnerait qu’elle reviendra de sitôt. Et si l’inspiration se cachait volontairement de peur de mettre un point final à cette aventure. Et si cette conclusion n’en était pas vraiment une…

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