dimanche 4 mai 2008

Népal - S’envoyer en l’air, pour la toute première fois !

Pokhara

La Jeep file à toute allure. On doit s’accrocher solidement car les virages sont serrés. Moi qui pensais que la pilule contre le mal des transports était prescrite afin de nous éviter de vomir à mille pieds dans les airs. Maintenant, je comprends sa fonction. Au bout d’une heure qui m’a semblé trois, le véhicule s’immobilise. Nous débarquons, tout se bouscule à un rythme fou. On se voit attribuer un pilote. Cinq secondes plus tard, je sais que le mien se nomme Christophe. Il me demande mon prénom, d’où je viens, si c’est la première fois… À la vitesse où il pose ces questions, je vois bien qu’il en a rien à foutre. « Olivier du Canada, et oui c’est la première fois que… » Hop, j’ai déjà un casque sur la tête et un sac sur le dos. Je ne connaîtrai d’ailleurs probablement jamais l’utilité de ce dernier. La seule explication que j’ai eu droit fut : « Quand je dis Go, tu cours droit devant toi, sans jamais t’arrêter. ». Au moins, la consigne a le mérite d’être claire. Heureusement, le vent n’est pas encore favorable, j’ai environ dix secondes pour m’inquiéter. Je respire à grand coup pour rester calme. À six pieds devant moi, c’est le vide.

« Go! » On court. En réalité, on essaie de courir. Derrière nous, le parapente s’est hissé et il nous tire bloquant toute progression. Finalement, nous avançons rapidement vers la falaise. Mes enjambées perdent subitement toute assurance. Trop tard, nous volons déjà. Un peu trop bas, nous effleurons la cime des premiers arbres. Malgré un très mauvais départ, nous gagnons de l’altitude. Pilote expérimenté qu’il est, Christophe a rapidement déniché un thermique, un courant ascendant composé d’air chaud. Nous tournoyons dans ce corridor en attendant la prochaine rafale. Tout à coup, nous ressentons toute la puissance du vent qui nous propulse vers le haut à une vitesse démesurée. Les thermiques se déplacent constamment, le pilote doit les trouver. Un excellent moyen pour y parvenir est d’observer le vol des oiseaux. D’immenses oiseaux de proie volent avec nous, eux aussi à la recherche de ces courants ascendants. Le spectacle est grandiose. Dessous, la ville de Pokhara et son immense lac s’offrent à nous. Tout près, sans trop s’inquiéter, les superbes volatiles se questionnent sur le drôle d’oiseau que nous formons. Au dessus, le ciel, juste le ciel immense. Les nuages semblent à notre portée. Ainsi, le plus grand rêve de l’humanité se concrétise. Nous volons. Au bout d’une heure qui m’a semblé trop courte, nous atterrissons. Si seulement Leonardo voyait ça…

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