jeudi 29 mai 2008

Hong Kongfortable

Hong Kong

Trop de lumières, trop de boutiques Louis Vuiton, trop d’interdits, trop d’artifices. Y’a beaucoup trop de tout. Mais malgré tout, y’a un vide. Le centre-ville est certainement impressionnant, on se croirait parfois dans une cité futuriste. Propre, ordonnée, riche, elle a tout de la ville rêvée. Toutefois, c’est une bulle qui ignore le reste du bain. C’est une véritable utopie, un idéal hypocrite dans un monde où tout n’est pas parfait. En tout cas, si c’est ça le futur, je trouve ça un peu malheureux. C’est beau mais c’est triste.



Peut-être que c’est moi. Après tout, je reviens tout juste de Katmandou. Le choc est peut-être trop grand. Au Népal, quand on y voyage, on est riche donc important. Ici, je suis pauvre et insignifiant. C’est fou ce qu’un vol de cinq heures peut provoquer. La situation s’est totalement renversée. J’ai cette horrible impression d’être un mendiant qui n’a pas sa place dans ces luxueuses boutiques. Je ne suis pas habitué à être de ce côté de la vitrine. Il ne s’agit pas de la frustration du petit pauvre, je n’ai rien à faire d’une sacoche à 2500 $ ou d’une montre à 800 $. Après presque un an à trimbaler tout son avoir sur ses épaules, on réduit dramatiquement sa consommation et sa soif de possession. Combien de temps conserverais-je cette habitude lors de mon retour ? Je l’ignore, on verra bien.

L’inconfort n’est pas que mental, il est physique aussi. Dehors, il fait tellement chaud. Défiant toute loi de la physique, le taux d’humidité doit atteindre les 114%. Mon sac laisse une chic trace de sueur sur mon dos et sous mes aisselles. Humidité et longues marches, les conditions sont réunies pour une irritation sévère là où ça fait mal ! Croyez-moi, ça chauffe… À l’intérieur, on gèle. Pour notre plus grand confort, les lieux publics sont surclimatisés. À force de faire des sauts de 15 degrés Celsius, notre corps devient complètement fou. Dois-je suer ou frémir ? Mes synapses vont perdre la tête.

Heureusement, ces derniers jours m’ont fait beaucoup de bien. Je ne suis pas prêt d’oublier ces promenades dans les rues de Hong Kong en compagnie de mes parents, de ma sœur et de mon cousin. C’est avec grand bonheur que j’ai réalisé qu’ils ont fait un magnifique voyage à travers la Chine. Je ne sais pas si moi j’ai changé, mais je peux vous dire que eux, ils avaient l’air totalement comblés et heureux. Mon père avait les airs d’un gamin, ma mère semblait profiter pleinement de la réalisation de son vieux rêve, ma sœur avait les yeux encore brillants et mon cousin songeait déjà à revenir. Au bout de ces quelques jours, c’était déjà le temps des aux revoir. C’était la troisième fois cette année, la moins pénible car il reste bien peu de temps avant mon retour.



Malgré tout, ce soir, je suis bien. J’erre sur la promenade qui longe la baie de Hong Kong. Y’a plus de lumières à l’horizon que d’étoiles dans le ciel. Mon Ipod, fidèle compagnon, me dévoile le nouveau Coldplay. Un autre instant de pur bonheur. Moi et mon petit cahier de notes, moi et ma grande aventure qui se poursuit. Moi, mes petites angoisses et mes grands rêves.

Je commence à peine à apprécier toutes ces lueurs, les buildings et leur réflexion sur l’eau. La splendeur de la ville ainsi que sa relative tranquillité commencent à me séduire. L’opération charme est bel et bien enclenchée. Soudain, un bruit retentit, des gardes de sécurité viennent chasser les calmes et dangereux touristes du parc, il est à peine 23h… Définitivement, la quiétude a un prix, comme tout le reste à Hong Kong. Pour ma part, je n’ai ni les moyens ni le goût d’y demeurer plus longtemps.

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