mercredi 16 avril 2008

Népal - Mon premier 5000 !

Tilicho Base Camp

Jour 9

Il neige comme à la maison. Des milliers de gros flocons forment un drap blanc. La boule de verre a été secouée un bon coup. Je me repose, bien au chaud, à près de 4300 mètres d’altitude au camp de base du Lac Tilicho. Il y a deux ou trois jours, nous avons décidé de venir ici afin de bien nous acclimater à l’altitude avant de s’attaquer au véritable défi de ce circuit des Annapurnas, le passage du Thorung La (5400m). Demain dès l’aube, nous débuterons l’ascension qui nous mènera au plus haut lac au monde, à plus de 5100m. Un peu d’exercice là-haut nous préparera pour l’importante étape du col.



Toutefois, pour arriver jusqu’ici, nous avons fait un truc vraiment dingue ! (1) La petite ballade en montagne est terminée, on parle maintenant d’expédition. Ce matin, la promenade était à la limite entre le trekking et alpinisme. Nous avons marché au beau milieu de falaises abruptes et sujettes à de sérieux glissements de terrain. Sous nos pieds, du gravier qui se défile et qui finit sa course dans la rivière, tout en bas. Sans trop regarder vers le bas, avec une monstrueuse poussée d’adrénaline et en bondissant tels d’agiles chèvres des montagnes, nous avons tous traversé les quelques passages difficiles. La pente est parfois si raide, qu’un seul faux pas et c’est la chute ininterrompue sur environ trois ou quatre cents mètres de dénivelé. C’est un peu comme débouler le mat du stade olympique, ça ne pardonne juste pas !



1) Nicole et Anne-Marie, si vous lisez ceci, dites vous bien que je suis sain et sauf !


Jour 10

C’est fait ! J’ai repoussé les limites. Nous nous sommes levés à 3h30 ce matin afin de débuter la longue ascension. Je dois avouer que j’ai rarement assisté à un aussi beau levé de soleil. C’était tout simplement grandiose. La veille, nous avions fait la rencontre de Jens, un suisse allemand fort sympathique qui a décidé de grimper avec nous. Lui et moi avons partagé la montée et nous nous sommes retrouvés les deux premiers au sommet, après deux heures d’effort constant. À cette altitude, les capacités sont réduites, le souffle est plus court, l’énergie déployée est décuplée. Au sommet, un pied de neige fraîche recouvrait le sol et ralentissait notre démarche. Épuisé, j’ai perdu l’équilibre plusieurs fois mais je me relevais aussitôt, livrant le combat jusqu’au bout. Au sommet, le spectacle était saisissant : un vaste plateau formant un immense tapis blanc, de gigantesques montagnes de toutes parts et évidemment, le lac. Il était encore gelé et recouvert de neige mais bon, je suis très fier de l’avoir vu !

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