dimanche 13 avril 2008

Népal - Si vous lisez ceci, vous êtes en vie !

Pisang

Jour 6

Je sens la fraîcheur de la brise sur ma peau et le soleil qui cuit lentement mon cou. J’hume l’odeur des excréments laissés par les convois d’ânes et celle des cocottes de pin qui jonchent le sol. J’entends les cigales qui se mettent à chanter dès notre arrivée, comme pour avertir de notre présence. Je vois les sommets enneigés qui se perdent dans les nuages et deux corbeaux qui font la course dans le ciel d’un bleu éclatant. Je sens, j’entends, je vois, je suis vivant. J’aime la sensation d’être en vie, le sentiment d’être. À mes yeux, rien n’est plus triste qu’une vie passée sans s’en apercevoir, un être vivant qui s’ignore.



Vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept, la machine tourne. Évidemment, c’est ainsi depuis le début de notre naissance. Aucune sensation ne parait plus naturelle. Tellement qu’on n’y pense même plus. A-t-on besoin des montagnes pour se sentir en vie ? Je ne crois pas. Pourquoi nous ne sentons-nous pas vivant en faisant la vaisselle, l’épicerie ou en déneigeant l’entrée du garage ? Je ne sais pas. Peut-être parce que précisément, on fait quelque chose, on occupe notre esprit. J’entends déjà certains d’entre vous dire : « Olivier, t’as vraiment rien à faire pour penser à ça ! ». Voilà, c’est exactement ça ! Vous avez tout à fait raison. Pour se sentir vivant, il faut avoir le luxe de vider son esprit, de ne rien faire d’autre que vivre. On réalise trop peu souvent que l’on est vivant.

Le même principe s’applique à la santé. C’est souvent lorsqu’on est malade que l’on réalise à quel point il est confortable d’être en pleine forme. Dès que l’on se sent mieux, on oublie. On n’y pense plus et ce, jusqu’au prochain malaise. C’est le propre de l’homme, on regrette ce qu’on a perdu. Il serait toutefois vraiment dommage de devoir mourir avant de s’apercevoir que l’on était en vie…


2 commentaires:

Anonyme a dit...

Salut Olivier,
Comme j,avais hâte de te lire à nouveau, que tes photos sont belles, les montagnes, les enfants, c,est magnifique...et tu m,as fait réfléchier sur ton dernier texte...tu as raison de dire que prendre conscience d,être en vie, c,est d,apprécier chaque geste....merci pour tous ces beaux moments, on les vit vraiment avec toi....tu en as de la chance...mais la chance, on se la fait, n,est-ce- pas. On a bien hâte de te revoir....CIAO, Monique ...

Anonyme a dit...

Demain 6 mai, c'est mon anniversaire... et celui de Rabindranath Tagore qui a écrit: "Si tu pleures parce que le soleil s'est couché, les larmes vont t'empêcher de voir les étoiles."
C'est la lecture de ton texte (vivre ou non, savoir qu'on est en vie ou non, etc.) qui m'a fait penser t'envoyer ces deux lignes de Tagore.
À bientôt!