lundi 30 juin 2008

Mongolie - Nous parlons tous la même langue

Bayanzag

Hier soir, une autre de ces soirées magiques. Il devait être 10h30, il faisait noir, très noir. En Mongolie, la pollution lumineuse est un concept inexistant. D’un horizon à l’autre, les étoiles dessinent clairement les constellations, la Voie Lactée brille de tous ses feux. Je n’ai jamais vu pareil spectacle ! Magnifique décor pour aller aux toilettes. Je fais la vingtaine de pas réglementaire, m’exécute et reviens à ma ger. Tout juste avant d’entrer, on m’accoste, je suis rapidement entouré de quatre ou cinq mongols d’une vingtaine d’années qui, par quelques gestes, me font comprendre que leur batterie de caméra est à plat. Mes leçons de langue mongole ne me permettent pas de répondre avec autre chose que mes mains. L’essentiel, c’est qu’ils comprennent que je n’ai malheureusement pas le même format de batterie. Rapidement, je réalise que ce n’est pas uniquement la barrière de la langue qui explique ces efforts de gesticulations. Entre eux, ils utilisent leurs mains pour communiquer. Il s’agit d’un groupe de sourds et muets qui visitent leur pays.

Je reste dans leur ger pendant près de deux heures. Il règne un troublant silence. Une dizaine de personnes occupant un si petit espace et si peu de bruit. L’un d’entre que « parle » anglais, à l’aide d’un carnet, on communique. Toutefois, c’est avant tout leur capacité à comprendre et à se faire comprendre par le biais de leurs mains qui m’impressionne. Ils me posent des questions. Ils me demandent d’où je viens, si j’aime leur pays, si j’ai des amis sourds et muets à la maison… Honteux, je leur réponds négativement. Je réalise soudainement à quel point à la maison, les ponts sont inexistants entre entendants et non entendants. Les deux vraies solitudes. Ce soir, il n’y a pas de ponts car après tout, il n’y a même pas de rivière ! Jamais la barrière de la langue ne m’a paru aussi tenue. Et si dans le fond, nous n’en n’avions pas vraiment besoin pour se comprendre…

1 commentaire:

Anonyme a dit...

bravo, c'est beau, je ressens chaque année cela chez eux!