samedi 26 juillet 2008

Russie - La dernière étape...

Moscou

Le train s’immobilise pour la dernière fois, nous sommes arrivés à Moscou. Nous sommes chaleureusement accueillis par Clément et Mathilde, les amis de Greg et Marie qui ont bien accepté de nous loger pendant toute la durée de notre séjour dans la capitale. Je suis un peu soulagé car j’ai entendu dire que le coût de la vie est terriblement cher à Moscou. Après notre première soirée, j’ai compris exactement ce que cette mise en garde voulait dire…



Nos hôtes voulaient nous faire vivre une véritable institution russe, le bania. Nous avons donc pris la direction de ces bains qui alternent sauna et bassin d’eau froide. Mais avant de livrer nos corps à de violents chocs thermaux, nous avons patienté en prenant un apéro dans un petit bistro aux allures de sous-sol d’école primaire. Au menu, une bière, des petites crêpes au saumon et aux œufs de poissons ainsi qu’une facture plus que salée : 50$ par personne. Malheureusement, nous n’avons pas pu joindre la population locale pour les bains. J’aurai bien aimé me mêler à ces hommes d’affaires qui complètement nus et suant à grosses gouttes, négocient des contrats importants en se fouettant le corps avec des branches de pin. L’expérience valait tout de même un second 50$. J’ai rarement soumis mon corps à un tel écart de chaleur. Après avoir perdu deux kilos d’eau et expérimenté quelques spectaculaires chûtes de pression, la sensation de repos était impressionnante. Nous étions tellement relaxes que certains d’entre nous avaient presque la tête dans leur assiette lors de notre souper dans un restaurant ouzbèque. Cheching ! un nouveau billet de 50$ disparaît. Il est temps que la soirée à Moscou s’achève, j’ai dépensé 150$ en moins de 5 heures. Somme avec laquelle je pourrais vivre confortablement pendant une semaine en Asie du sud-est…



Heureusement pour mon budget, nous avons passé la journée du lendemain à la plage. Les dimanches d’été, sur les bords de la rivière Moskva, la population citadine tente de profiter au maximum de la courte saison estivale russe. Petits et gros, jeunes et vieux, tout le monde s’exhibe sans pudeur. Peut-être que les russes tentent simplement d’optimiser les rares heures de bronzage en défilant presque nus. Peut-être que le prix des tissus est exorbitant car les maillots sont minuscules… Les hommes arborent fièrement les speedos moulants conçus en forme de « V » qui donnent l’impression que quelque chose pend entre les deux genoux… Avec leur coupe Longueuilgrad, c’est à se demander s’ils sont en avance ou en retard sur la mode actuelle. Du côté féminin, j’avoue avoir porté un peu moins d’attention à leur maillot. À ma défense, ces derniers sont souvent très bien cachés au fond d’une craque de fesses. Il faut mentionner également que les femmes russes sont extrêmement jolies, on se croirait dans un tournoi du circuit de tennis féminin version bikini…

Après un dimanche nature, nous étions prêts pour un lundi axé sur la culture. Nous avons fait une visite complète du Kremlin, son musée, ses églises orthodoxes et son palais présidentiel. Nous suivons les traces de grands personnages historiques : Ivan le Terrible, Pierre le Grand, Catherine la Grande, Lénine, Staline, Poutine et Garou… Décidément, ça ne va pas en s’améliorant. Pour le meilleur et pour le pire, la Russie s’est ouverte sur le monde. Nous en avons donc profité pour aller manger un Big Mac à deux pas de la Place Rouge.



Pour notre dernier jour à Moscou, nous avons décidé d’aller rendre une visite au père de la révolution, Vladimir Ilitch Oulianov, mieux connu sous le nom de Lénine. Le corps de celui-ci est conservé depuis 1924 dans un mausolée de la Place Rouge. En temps normal, il faut attendre des heures pour y pénétrer, même mort l’homme attire toujours les foules. Nous avons été très chanceux car ce jour là, la grande place était sécurisée pour accueillir une cérémonie soulignant le départ des athlètes russes vers Beijing. Malgré les soldats et les barrières nous avons réussi à nos faufiler et à prendre la direction du tombeau. Après avoir laissé derrière sacs et appareils photos, nous passions au détecteur de métal. Décidément, on ne rigole pas avec Lénine !

Nous sommes entrés seuls dans le mausolée. Il faisait si noir qu’on voyait à peine les marches qui nous conduisent vers la salle principale. Heureusement, de sympathiques soldats au garde à vous nous indiquaient la voie à suivre. Seuls leur pâle visage étaient éclairés. Ils avaient l’air morts depuis plus longtemps que Lénine ! Pourtant, ils étaient bel et bien vivants. Assez vivants pour réprimander sévèrement notre écart de conduite, nous avions les mains dans les poches ! Est-ce que je peux voir Lénine avant d’aller au Goulag ? S’il-vous-plaît... Heureusement pour nous, le régime n’est plus ce qu’il était. Nous sommes finalement arrivés devant le petit homme embaumé. Il avait l’air plutôt bien conservé sous sa cage de verre. Nous avons rapidement fait le tour du lit mortuaire afin de ne pas offusquer de nouveau le garde. L’atmosphère était lourde et déprimante. L’expérience n’aura duré que deux petites minutes, imaginez soixante-dix ans…

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