mardi 16 octobre 2007

Inde - Sur la relativité du temps

Rishikesh

Badrinath, 6h00 : Alba et moi embarquons dans le bus. Nos billets indiquent l’avant dernière rangée, ça risque de brasser.

Badrinath, 6h30 : Après la prière collective, nous partons pour Rishikesh. D’après l’employé au guichet de la station d’autobus, nous devrions arriver vers 17h. Si mes calculs sont exacts, ça fait 10h30 d’autobus…

Encore à Badrinath, 6h31 : Tout le monde dort dans le bus, tout le monde sauf un vieil homme assis en avant de nous. C’est un prêtre aux cheveux blancs et aux vêtements orangés. Il parle si fort à son voisin que même le chauffeur doit l'entendre. Heureusement, je ne comprends pas l’hindi, je peux donc tenter de sommeiller.

Près de Josimath, vers 9h00 : Je m’aperçois que je n’ai toujours pas dormi. La route est beaucoup trop sinueuse et raboteuse pour se reposer. Le vieil homme parle encore. Alba et moi doutons qu’il ait eu le temps de respirer depuis notre départ.

À quelque part entre Badrinath et Rishikesh, vers 10h : Je songe à contacter le livre des records Guinness pour cataloguer le plus long monologue de l’histoire quand tout à coup, un homme derrière nous (logiquement à la dernière rangée), ose interrompre le verbomoteur. Le monologue devient alors dialogue.

Toujours à quelque part entre Badrinath et Rishikesh, vers 11h30 : La conversation entre les deux hommes tient toujours et les échanges deviennent de plus en plus virulents. Malheureusement, je ne comprends pas l’hindi, car j’aimerais bien connaître l’enjeu du débat.

À mi-chemin entre Badrinath et Rishikesh, vers 12h30 : Nous somme officiellement coincés en pleine troisième guerre mondiale. Le ton monte, les belligérants se multiplient, l’autobus est le théâtre d’une violente joute oratoire. SI au moins, je saisissais le propos, ça passerait le temps.

À quelque part où j’ai faim, vers 13h00 : L’homme assis derrière nous explique dans un anglais approximatif que le sujet du débat est l’environnement. Dans un anglais beaucoup trop approximatif, il nous explique les positions de chacun. Je n’y comprends strictement rien, pourtant, ce n’est pas de l’hindi.

Je me fous de savoir où on se trouve, pourvu qu’on s’arrête pour manger et pour enfin s’échapper de cette discussion qui n'en finit plus, vers 13h30 : Le bus arrête devant un petit restaurant, c’est la délivrance !

Dans un restaurant sur le bord de la route, vers 14h00 : Alba et moi mangeons tranquillement notre repas. Le bonheur est temporaire, le chauffeur a fini son chaï (le thé indien), tout le monde doit embarquer dans le bus, on repart.

Au milieu de nul part, vers 15h00 : L’autobus s’immobilise. Il n’y a pas de véhicule devant. Dieu merci ce n’est pas un glissement de terrain. À l’arrière, une voiture de police. Non, c’est pas sérieux !!! Le conducteur de l'autobus a enfreint un quelconque règlement de la route, et nous voilà paralysés pour environ une demi-heure.

Toujours au milieu de nulle part, vers 15h30 : Nous repartons. Je demande au contrôleur de l’autobus vers quelle heure nous arriveront à Rishikesh. Il me répond vers 18h. Il ne reste plus que deux heures et demi…

Encore loin de Rishikesh, vers 17h00 : C’est la quatrième fois que je prends cette fameuse route 58. Je commence à connaître certains repères et je doute que nous arriverons à 18h. Je pose la question à un passager qui estime que nous serons à Rishikesh à 19h30…

Je ne sais plus où nous sommes, vers 18h00 : Le soleil se couche rapidement. Rouler en autobus dans le noir, c’est dangereux. Toutefois, c’est beaucoup plus reposant car tous les passagers dorment profondément, même le vieux monsieur aux cheveux blancs.

En enfer, vers 19h30 : À la vitesse où nous roulons, je me demande vraiment si nous nous approchons ou si nous nous éloignons de Rishikesh. L’inconfort de mon siège m’a fait perdre la raison. Je jure de ne plus reprendre le transport public d’ici au moins une semaine…

À Rishikesh, 20h24 : Après 14 heures et demi passé dans cet autobus, j’en sors complètement épuisé.

Rishikesh, 20h25 : Finalement, ça s’est bien passé, nous avons atteint notre destination dans la même journée. C’est quand que je repars ?

2 commentaires:

Olivier a dit...

Bonjour a tous et toutes,
Desole pour ce contretemps, je vais essayer d'etre prudent a l'avenir. J'ai un peu de retard sur mes articles mais je m'amuse comme un petit fou !
Bonne lecture !

Anonyme a dit...

Tu nous gardes dans le suspense Olivier ??
hihihi !

Un beau bonjour et grosses bises !
Nadyne